C'est la troisième journée de mobilisation des fonctionnaires. A Paris, 16400 personnes se sont élancées à 14h de la place de la République. Dans une rare unité syndicale. 

Après deux premières journées de mobilisation du 22 mars 2018 et du 10 octobre 2017, les fonctionnaires sont de nouveau dans la rue aujourd'hui. A Paris, la manifestation a réuni
16.400 personnes venues défendre le statut des agents et les services publics selon le cabinet Occurrence. Elles ont quitté la place de la République vers 14h derrière un carré de tête où figuraient, fait inédit, tous les grands leaders syndicaux, avec une banderole proclamant: "Pour une fonction publique de progrès social, pour l'augmentation du pouvoir d'achat, pour l'emploi public".


Une unité syndicale inédite

Les neuf syndicats (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA) n'avaient pas lancé d'appel unitaire depuis une dizaine d'années. "C'est une très bonne chose", a déclaré Philippe Martinez (CGT), estimant que "ça donne une autre image du syndicalisme". "Les agents publics sont malmenés aujourd'hui et ils méritent d'être respectés", a abondé Laurent Berger (CFDT), regrettant que les fonctionnaires soient "trop souvent vus comme un coût et pas comme une richesse" et réclamant "une revalorisation salariale, une augmentation de la valeur du point d'indice". De son côté, Pascal Pavageau (FO) a assuré que cette unité pourrait "prendre une dimension interprofessionnelle".
Également très mobilisés, les étudiants qui se sont joints à la manifestation, certains positionnés en avant du carré de tête. "Tolbiac en lutte", ou "même Macron, même combat", proclamaient des pancartes.


En revanche, tous les leaders politiques n'étaient pas les bienvenus. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure s'est fait huer par quelques manifestants sans toutefois en être exfiltré,
comme cela avait été le cas le 1er mai, a indiqué son entourage à l'AFP. M. Faure a été invectivé par des manifestants aux cris de "dégage, pourri", "barre-toi", "à bas le parti socialo", a constaté un journaliste de l'AFP.



Présence de Blackblocs dans le cortège

Vers 16h, des échaufourées ont éclaté entre quelques dizaines de Blackblocs et des policiers aux abords de la place de la Bastille. Les forces de l'ordre ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène. Sept personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.




Les raisons de la grogne

L'exécutif envisage la suppression de 120.000 postes au cours du quinquennat. Il a également reporté d'un an le plan de revalorisation des carrières des fonctionnaires (PPCR) conclu sous le gouvernement précédent, maintenu le gel du point d'indice qui sert au calcul des salaires, et réinstauré le jour de carence (paiement du salaire à partir du deuxième jour d'arrêt maladie). Ces orientations choisies, dont une extension du recours aux contractuels, constituent, selon les syndicats, une "attaque" du statut du fonctionnaire.
Une concertation entre les syndicats et le gouvernement, démarrée fin mars, n'a fait qu'aggraver les inquiétudes. Lundi, le secrétaire d'État à la Fonction publique, Olivier Dussopt, a pourtant promis qu'il n'y aurait pas de "remise en cause" du statut mais des "ajustements" et "une modernisation".

Une mobilisation en baisse

À la mi-journée, le taux de participation au mouvement de grève s'élevait à 9,77% dans la fonction publique d'État (contre 10,41 % lors de la dernière journée de mobilisation des fonctionnaires, le 22 mars) et à 6,3 % dans la fonction publique territoriale (contre 4,95 % en mars), selon une source à Bercy. Le taux de participation de la fonction publique hospitalière, lui, n'est pas encore connu.
Le mouvement de grève est également suivi par 12,57 % des enseignants, premier et second degré confondus, selon le ministère de l'Education nationale, en baisse par rapport au 22 mars, où il était de 14,54 %.


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